jeudi 29 janvier 2009

Consommation de viandes: une mauvaise année 2008.

Gros bovins: reprise de la production en 2008:

Selon les données de l'Office de l'Elevage, pour la première fois depuis 6 ans, le cheptel bovin de l'U.E. à 27 a progressé pour s'élever, en mai 2008, à 90,97 millions de têtes (+0,4%).

Le nombre de gros bovins abattus a également progressé en 2008 mais, en tonnage, les abattages ont reculé de 0,7%: les éleveurs, en raison de coûts de production élevés, ont réduit les durées d'engraissement.

Les importations européennes en provenance d'Amérique du Sud ont fortement diminué (fièvre aphteuse au Brésil, réduction des exportations en Argentine).

La demande européenne, qui a sensiblement reculé en 2008, a donc été satisfaite à 99% par sa propre production.
En France, pour la première fois depuis 6 ans, le cheptel de vaches laitières a augmenté (+1,5%), le troupeau de vaches allaitantes poursuivant sa progression (+1,3%). Suite aux difficultés d'exportation des broutards, le nombre de mâles de 1 à 2 ans présents en France a grimpé de 5%.

La production de gros bovins a reculé de 1,7% en tonnage en raison de la baisse des abattages (-1,5%). Les abattages de J.B. ont augmenté en nombre de 2,1% mais, en volume, sont restés stables (allègement de 8,3kg/tête).

Gros bovins: prévision pour 2009:

Pour 2009, le rapport de l'Office de l'Elevage prévoit que, dans l'Union européenne, les abattages de jeunes bovins devraient se maintenir à un niveau proche de 2008 grâce à la croissance du cheptel allaitant et au report des veaux croisés, non engraissés en veaux de boucherie, sur la filière longue.

La décapitalisation du troupeau de vaches laitières devrait se poursuivre. La production devrait ainsi rester proche de 2008 alors que la consommation reste faible.

Les prévisionnistes s'attendent donc à "un déséquilibre entre l'offre et la demande dans l'U.E. à 27, notamment en début d'année (abattages conjoints de vaches et de J.B.)".

Les analystes considérant que la faiblesse de la demande ne devrait normalement pas justifier le recours à des approvisionnements en viande étrangère.
En France, la production pourrait aussi progresser de 1 à 2% (hausse des abattages de vaches et de J.B.): "ces disponibilités pourraient induire une diminution des cours des gros bovins finis" alors que ceux des bovins maigres "devraient repartir à la hausse grâce à la reprise des exportations".

(source l'actualité du SNIV du 12/01/09 - N° 2009-03)

Consommation de viande: une mauvaise année 2008:

Si l'on médiatise beaucoup les mauvaises performances des autres secteurs d'activité (automobile...), force est de constater que l'alimentation est elle aussi pénalisée par la crise.

Comme le souligne le dernier bulletin Agreste(pour consulter les chiffres, cliquez ici) conjoncture de janvier 2009, la consommation de viande calculée par bilan** subit "une forte chute en 2008. Elle fait suite à une stagnation de 2004 à 2006, et à une légère reprise en 2007 grâce notamment à la volaille. Les viandes de boucherie les plus touchées sont les viandes bovine (-2%) et ovine (-3%). Le porc est stable et la volaille continue à croître mais plus faiblement et uniquement pour le poulet (+5%)".

Selon les analystes du ministère, ces baisses de consommation sont à relier au ralentissement des productions en 2008, notamment en vaches --2%).

Le suivi par TNS World Panel pour la consommation à domicile confirme et même amplifie ces mauvais résultats avec, sur les 13 premières périodes 2008 arrêtées au 28 décembre (il manque donc 2 jours), une baisse en volume de -5,1% en viande de boeuf, -4,2% en veau et de -7,6% en agneau.

(source l'actualité du SNIV du 26/01/09 - N° 2009-05)

** La consommation estimée par bilan reprend l'ensemble des utilisations de viandes pour l'alimentation humaine, sur le territoire national. Elle est mesurée en tonnes équivalent carcasse, et elle est corrigée des variations de jours d'abattage.

- La consommation par bilan prend par construction en compte toutes les viandes consommées en France, vendues en l'état aux ménages, vendues aux fabricants de plats cuisinés, ou à la restauration.

- Elle est calculée à partir des abattages, augmentés des importations de viandes, diminués des exportations et des variations de stocks. Pour la viande de boucherie, les abattages retenus sont corrigés des variations de jours d'abattage.

- La consommation observée par TNS-World Panel repose sur les relevés d'un panel de consommateurs. Les résultats sont extrapolés à l'ensemble de la population. La consommation hors foyer (R.H.F.) n'est aps couverte.

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